Le ton monte entre Paris et Rome et les migrants tunisiens sont pris en otage.

A cause de la décision de Rome d’octroyer des permis de séjour de six mois aux plus de 20 000 Tunisiens arrivés sur ses côtes depuis janvier, pour qu’ils puissent rejoindre «amis et parents» en France et ailleurs en Europe. La France a fait bloquer à Vintimille des trains toute la journée de dimanche. Et suite à ces dernies événements le ton montre entre Paris et Rome, surtout après la  vingtaine de Tunisiens qui ont passé avec succès les contrôles frontaliers vers l’Hexagone depuis samedi.

 Rome joue le rôle du sauveur

Plusieurs dizaines de jeunes militants des droits de l’homme, des Français et beaucoup d’Italiens, avaient pris place à Gênes à bord d’un «train de la dignité» devant accompagner des migrants tunisiens jusqu’à Nice. Ils avaient annoncé vouloir «défier les blocages gouvernementaux pour ouvrir les frontières, garantir le libre accès au territoire européen, et rappeler qu’aucun être humain n’est illégal».

Suite à cette initiative, Paris a montré son refus d’accepter  les migrants tunisiens sur son territoire et a considéré le permis de séjour de six mois insuffisant. Selon Paris les migrants doivent posséder aussi un passeport et des ressources suffisantes. Et a fait suspendre toute la journée de dimanche la circulation ferroviaire depuis la ville italienne de Vintimille vers la Côte d’Azur.
Mécontentement et ferme protestation de l’Italie

Selon le ministère français de l’Intérieur, la circulation des trains a été suspendue «à la demande du préfet des Alpes-Maritimes, en raison des risques de trouble manifeste à l’ordre public». Les militants venus du nord de l’Italie et de Venise, étaient «entre 250 et 300» et leur manifestation n’avait été ni déclarée, ni autorisée, selon les services de Claude Guéant. Vers 17h30, les manifestants se sont dispersés et ont quitté Vintimille, avant la reprise de la circulation.

L’Italie a dénoncé une décision «unilatérale» et a fait transmettre par son ambassadeur à Paris sa «ferme protestation» et a déclaré que la réaction de la France est une mesure «illégitime et en violation des règles européennes» de libre circulation.
Début mars, Claude Guéant, tout nouveau ministre de l’Intérieur, avait demandé à l’Italie de «retenir» les Tunisiens qui fuyaient leur pays, en proie à des bouleversements politiques. Il avait accusé Rome de ne pas «jouer le jeu de la règle européenne». (Le Parisien)

Ben Hassen Foued